Nous avons le plaisir de vous annoncer la tenue de la troisième séance du séminaire HybridationS, co-organisée par le PRT2 et le PRT5 du CREAD (EA3875).

Cette séance s’intitule « Les vertus épistémiques : une autre perspective pour les sciences, l’École et la didactique ? »

Elle s’articulera autour des interventions de Roger Pouivet (Université de Lorraine, Institut universitaire de France) et Fabrice Louis (CREAD), dont les résumés figurent ci-dessous, suivies de discussions proposées par Gérard Sensevy (CREAD) et Xavier Riondet (CREAD).

Elle aura lieu le vendredi 24 septembre 2021 de 9h à 12h en co-modalité : en présentiel à l’INSPE de Bretagne, site de Rennes (Salle du Conseil) et à distance en visioconférence (lien communiqué sur inscription).  Une rediffusion sera accessible à l‘INSPE de Bretagne, site de Brest (salle suivant affichage).

Pour vous inscrire à cet événement en présentiel ou à distance, merci de renseigner le formulaire à partir du lien suivant : http://enquetes.espe-bretagne.fr/index.php?r=survey/index&sid=255598&lang=fr <http://enquetes.espe-bretagne.fr/index.php?r=survey/index&sid=255598&lang=fr>

L’événement étant ouvert aux personnes extérieures aux institutions organisatrices, l’accès en présentiel est conditionné à la présentation d’un pass sanitaire.

Pour plus d’informations et contributions éventuelles, n’hésitez pas à vous rendre sur la publication du carnet de recherche consacrée à la séance.

Bien cordialement,

L’équipe organisatrice

Fabrice Louis, Didier Cariou, Hugues Pentecouteau, Jean-Noël Blocher, Agathe Dirani et Laurent Mell (CREAD-Université Rennes 2 et CREAD-Université de Bretagne Occidentale)

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Roger Pouivet : Les vertus et les vices de l’élève

Dans le § 310 de De la certitude, Wittgenstein parle d’un élève qui « n’est réceptif à aucune explication car il interrompt (le maître) continuellement avec ses doutes, par ex. sur l’existence des choses, la signification des mots, etc. ». Le maître lui dit d’arrêter d’interrompre. L’épistémologie des vertus, qui s’est développée depuis une bonne trentaine d’années maintenant, encourage à demander quelles dispositions intellectuelles, et peut-être morales, sont requises de l’élève, afin qu’il puisse profiter de la situation pédagogique. Il y aurait des vertus de l’élève, et aussi sans doute des vices. Doit-il être loué pour les premiers, et blâmé pour les seconds. Qu’est-ce que la didactique peut tirer de cette sorte d’analyse proposée dans tout un secteur de l’épistémologie contemporaine ? (Voir Roger Pouivet, L’Éthique intellectuelle, une épistémologie des vertus, Vrin, 2020.)

Fabrice Louis : Apport de l’éthique intellectuelle et de l’épistémologie des vertus en didactique

Des notions telles que la responsabilité, la confiance, la motivation sont des notions qui ne doivent pas être restreintes à une étude psychologique ou sociologique lorsqu’on veut décrire l’apprentissage et l’enseignement.  « L’éthique intellectuelle » (P. Engel, Les vices du savoir, 2019), est cette éthique qui nous permet d’exercer une responsabilité vis-à-vis de nos croyances. Conçue dans la perspective de l’épistémologie des vertus (telle que l’élabore Roger Pouivet) elle permet d’aboutir à une conception didactique et anthropologique de ces notions. Je tenterai d’étayer cette thèse, en partant d’exemples, afin de donner un sens à l’idée de « durabilité » des processus d’apprentissage et d’enseignement.