« la professionnalisation des formations universitaires au prisme de l’APC »

 

La recherche est liée à Cursus IDE@L, projet porté par le site universitaire rennais, lauréat de la 1ère vague du PIA 3 « Nouveaux Cursus à l’Université » (2017). Elle porte sur l’institution de l’« approche par compétences » (APC) dans le cadre de la professionnalisation des formations universitaires portée par les autorités de tutelle à différentes échelles et constituant une caractéristique majeure du modèle d’enseignement supérieur de la France de ces cinquante dernières années. Si les pouvoirs publics sont fortement prescripteurs depuis la mise en œuvre du Processus de Bologne (1999) et de plusieurs réformes au plan national (LRU en 2007, loi ORE en 2018, etc.), les modalités d’appropriation et de traduction de cette stratégie de formation visant à augmenter l’employabilité et l’insertion professionnelle des étudiants, à travers l’APC en particulier, dispositif qui a été pensé au service de celle-ci, demeurent variables selon les territoires, les établissements et les disciplines. L’enquête que nous avons engagée vise à objectiver les logiques et les jeux d’acteurs et d’institution ainsi que les processus à l’œuvre de manière multi-scalaire.

Elle consiste d’une part à éclairer l’ensemble des relations, des pratiques et des représentations qui concourent à la fabrique cette politique universitaire, notamment au niveau de la DGESIP et des acteurs du PIA 3 (ANR, réseau NCU, etc.) et, d’autre part, à examiner les conditions de sa mise en œuvre tant au niveau territorial du pôle d’enseignement supérieur rennais qu’au niveau micro-local des services concernés des établissements composantes (services d’appui à la pédagogie, de formation continue, etc.) et des équipes pédagogiques au sein des unités de formation et de recherche.

L’étude s’inscrit dans un cadre théorique qui combine sociologie des curricula (Barrier et al., 2011 ; Forquin, 2008) et sociologie de l’instrumentation d’action publique (Frinault et al., 2021 ; Lascoumes, Le Galès, 2018). Elle est menée dans une perspective sociohistorique, conjuguant les méthodes de la sociologie (entretiens, observations, etc.) avec l’enquête historique sur corpus principalement constitué des dispositions juridiques (lois, arrêtés, etc.) et des textes de littérature grise liée à l’APC.